La Chapelle de Saint-Maclou (547- 627) est dédiée à Saint-Marcouf (490-558)
Saint-Maclou était un fils de noble famille, naît vers 547 au sud du Pays de Galles, à Castel-Went, aujourd’hui appelle Chepstow (ville jumelée avec Cormeilles – Calvados).
Contre l’avis de son père, il rejoint son parrain, le grand saint irlandais Brendan, abbé du monastère gallois de Llandcarvan.
Porté sur le jeûne et la prière, c’est par obéissance qu’il se met à prêcher.
Promu à des responsabilités diocésaines, il n’aime pas administrer, juger, arbitrer; Après réflexion et en accord avec Saint Brendan, il quitte son pays pour rejoindre l’ermite Aaron, sur une île, près d’Alet, à l’embouchure de la Rance. Plus tard, il prêche aux habitants d’Alet, préfecture d’Armorique. Il accomplit de son vivant plusieurs miracles à Corseul, ancienne cité au Sud-Ouest de Saint Malo, aujourd’hui appelée Plancoët. Le roi de Bretagne le nomme évêque d’Alet en 590.
Les dons et legs affluent. Il devient riche malgré lui et suscite la jalousie, des héritiers potentiels s’estimant lésés. Son entourage est persécuté, des vies sont en danger. Reprochant sévèrement leur conduite aux habitants, il prononce une malédiction et part pour Saintes avec quelques fidèles.
L’évêque Léonce l’y accueille et lui permet de fonder un monastère.
Pendant des années, Alet, maudite par son évêque, connaît toutes sortes de calamités. Pris de remords, les habitants se repentissent et implore Maclou de revenir leur pardonner. Il accepte, revient quelque temps parmi eux, les malheurs cessent. Pourtant, il tient à retourner dans son monastère en Saintonge où il meurt en 627
Marcouf (Marcou ou Marculphe) est d’origine franque.
Il est né à Bayeux v.490, il distribue ses biens aux pauvres et aux orphelins et part à Coutance où il se met sous la protection de l’évêque Saint Possesseur.
Ce dernier l’ordonne prêtre à l’âge de 30 ans et l’envoie évangéliser le Cotentin.
Ses prêches et son caractère généreux provoquent des conversions sur cette terre marquée par les superstitions.
Il attire des disciples qu’il réunit à Nanteuil (devenue depuis Saint-Marcouf) à 7 km au Nord de Sainte-Mère Église, dans la Manche.
Très vite, des gens y viennent pour demander la guérison de maladies de la peau, spécialement des écrouelles (ou scrofules), abcès tuberculeux des ganglions du cou.
Il meurt en 558 à Nanteuil, ses obsèques sont célébrées par Saint Lo, nouvel évêque de Coutance.
En 898, pour éviter une profanation par les Normands, son corps est transporté à Corbeny dans l’Aisne, à 28 km au Nord-Ouest de Reims, sur la route de Laon.
Il fut le fondateur de l’abbaye de Nanteuil près de Coutance.
Origine d’une cohabitation : pourquoi deux saints dans notre chapelle ?
La cohabitation dans notre chapelle de Saint-Maclou et de Saint-Marcouf a entraîné la préséance du second sur le premier.
Saint Marcouf est en effet le vocable actuel de l’église après qu’elle a été pendant plusieurs siècles sous celui de Saint-Maclou.
C’est une question vraiment intrigante à laquelle nous allons tenter de répondre.
La présence et l’ancienneté des statues prouveraient la coexistence de Saint Malo (alias Maclou) et de Saint Marcouf, à défaut d’archives presque inexistantes sur le sujet.
Si la présence de Saint-Maclou apparaît logique puisqu’il a donné son nom à la paroisse à la création de cette dernière à l’époque médiévale, on pouvait éventuellement douter de la présence de Saint Marcouf.
Cependant, la mention Saint-Marcou (Le « f » final n’était pas en effet prononcé dans le langage courant) gravée anciennement à l’extérieur sous la niche de la statue ne laisse pas place au doute.
L’introduction de la statue de Saint-Marcouf à Saint-Maclou, entraînant par la suite la confusion entre ces deux saints en ce qui concerne le vocable de l’église, pourrait être due en réalité à Henriette Le Berceur de Fontenay, née en 1733, épouse du dernier de Mathan (Pierre-Claude) seigneur de Saint-Maclou (et de Sainte-Marie-aux-Anglais).
Henriette était en effet la fille de Pierre Claude Le Berceur de Fontenay, seigneur de Saint-Marcouf (et de Fontenay-sur-Mer) dans la Manche.
Les Le Berceur étaient seigneurs de cette paroisse Saint-Marcouf depuis le XVIᵉ.
Il n’est pas impossible que la statue de Saint-Marcouf ait été offerte par Henriette, en souvenir de sa paroisse (et peut-être par la quasi-similitude de prononciation entre Maclou et Marcou… car elle aurait pu la donner à l’église de Sainte-Marie-aux-Anglais dont l’époux était également le seigneur).
Pour étayer cette hypothèse, il faudrait dater l’inscription St Marcou (par un spécialiste en épigraphie) parce que si elle est antérieure au XVIIIᵉ, cette hypothèse que nous proposons n’est pas la bonne (et Saint-Marcouf aurait été un saint secondaire dans l’église)…
Cependant, nous avouons que notre explication est très tentante à défaut d’en disposer d’une autre.
Avis aux historiens qui liront ces quelques lignes !
Les Amis de la Chapelle de Saint-Maclou